sperada

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

"UN PEU D'HISTOIRE" LES CHRONIQUES DE "NICE MATIN" D'EDMOND ROSSI

LES LAURENTINS VICTIMES DES RAZZIAS MUSULMANES

LES LAURENTINS VICTIMES DES RAZZIAS MUSULMANES

PRISONNIERS ET ESCLAVES DES BARBARESQUES

Le 17 juillet 1623, le prieur de Saint Laurent Gaspard Bertrand nous apprend qu’au matin des pirates turcs venus d’Alger, conduits par deux renégats provençaux, débarquèrent de neuf galères à l'embouchure du Var.
Les « Barbaresques » ravagèrent la campagne niçoise y brûlant la forêt et 40 maisons. Des habitants de Saint-Laurent en route pour Nice fuirent le massacre et les violences en se réfugiant dans la tour des Serres, destinée à cet effet, sur la rive gauche du Var. Là, ils résistèrent un temps aux assauts des pirates, une partie des familles qui y avaient trouvé refuge périrent dans les flammes ou furent faits prisonniers.
Ainsi une jeune fille, Viviane Bartholomeire tenta d’échapper aux flammes en sautant d’une fenêtre, bien qu’assommée elle fut capturée et transportée dans une des galères avec ses compagnons d’infortune vers un cruel destin…
En 1634, on estime à 30 000 par an le nombre de captifs blancs ramenés au Maghreb pour être vendus comme esclaves. Si les hommes constituent une main d’œuvre utile les femmes sont elles destinées aux harems. Les razzias conduites pour alimenter ce sinistre commerce se poursuivront jusqu’à la conquête de l’Algérie en 1830.

Dans son « Candide » Voltaire (inspiré par un récit de Régnar un confrère en
littérature ancien prisonnier des Barbaresques) rapporte les mœurs abjectes des
pirates pourvoyeurs d’esclaves blancs. « Aussitôt capturés on nous dépouilla nus comme des singes, ma mère aussi, nos filles d'honneur et moi aussi…
Mais ce qui me surprit davantage, c'est qu'ils nous mirent à tous le doigt dans un endroit où nous autres, femmes, nous ne laissons mettre d'ordinaire que des canules. Cette cérémonie me paraissait bien étrange, voilà comment on juge de tout quand on n'est pas sorti de son pays. J'appris que c'était pour voir si nous n'avions pas caché là quelques diamants. Vous concevez assez tout ce que nous eûmes à souffrir. Ma mère était encore très belle, nos filles d'honneur, nos simples femmes de chambre avaient plus de charme qu'on n'en peut trouver dans toute l'Afrique. Pour moi, j'étais ravissante, la beauté et la grâce même, j'étais pucelle. Je ne le fus pas longtemps. »
Voici le témoignage oculaire du Marseillais Laugier de Tassy qui a longtemps résidé à Alger :
« Quant aux esclaves du gouvernement, le Dey en prend un certain nombre des plus jeunes et des mieux faits, pour lui servir de pages. Ceux-ci sont bien pourvus et bien vêtus. Ils reçoivent d'ailleurs assez souvent des présents considérables de gens qui ont affaire à la Cour. Les autres, logent dans des bagnes, avec un petit matelas et une couverture. On a soin de les enfermer tous les soirs. Ils ne sont pas négligés non plus, et reçoivent trois petits pains par jour. Il y a aussi une chapelle dans chaque bagne. »
Du XVe au XIXe siècle plusieurs millions d’Européens, parmi lesquels de nombreux Corses et Provençaux, furent déportés en «Barbarie » pour y servir d’esclaves.